lundi 3 juin 2013

Adieu à André Gadisseur.

La voix d'un chanteur wallon s'est tue, celle d'André Gadisseur. Né à Esneux en 1933, il resta, entre autres, un pilier du Cabaret "Les Six Cordes" , inlassablement animé dans cette commune par Guy Harmel, chanteur, auteur et grand féru de chanson. Son souvenir y flottera longtemps, celui d'un artiste, celui aussi d'un homme souvent rieur et plein de fantaisie, tout comme il vit dans les murs du Cabaret Georges Fassotte, à Trooz, dont l'impératrice est Marie-José Mottet.
Un extrait du Dictionnaire de la Chanson en Wallonie et à Bruxelles (1995, Mardaga éditeur) :


"Auteur, compositeur et interprète, André Gadisseur est un professeur de mathématiques qui, comme il le dit lui-même, "gratouille la guitare en chantant Brassens, Brel et Ferrat" jusqu'en 1976, année où il donne son premier récital et s'inscrit au Grand Prix de la chanson wallonne. Tendre, truculent ou anarchiste, il compose, en wallon le plus souvent, des chansons aux textes forts et les interprète d'une chaude voix de basse, s'accompa- gnant lui-même à la guitare ou sollicitant les talens de ses amis Jacques-Yvan Duchesne, Francis Danloy ou Véronique Roba. En 1981, il reçoit le prix de la ville de Tournai au Grand Prix de la chanson wallonne organisé dans cette ville, pour deux chansons écrites en collaboration avec Jacques Lefebvre : Tchin d'corote (*) et Am' maisse di scole (**). Toutes deux figurent sur le disque intitulé Wallon chante ! dans lequel sont repris les lauréats du concours.
F.L. ".
Discographie : Dans l'anthologie : Wallon, chante ! (Franc'Amour CHL003 (1981) ; Çou qu'dji sos, Dickensheid.
NB : (*) Chien de rue, = chien bâtard.
(**) A mon maître d'école

Tchén d' corote, ti hawes après les djins,
Chien de rue, tu aboies sur les gens
Tchén d' corote, veye di tchén.  
Chien de rue, vie de chien.
Tchén d' corote, ti hawes so les bordjoes,
Chien de rue, tu aboies sur les bourgeois,
Les bigotes, les peteus.
Les bigotes, les snobs.
Tchén d' corote, twè ti halcotes avå l' pavêye,
Chien de rue, tu traînailles sur le pavé,
I sreut tins k' on t' fiesteye.
Il serait temps qu'on te choie.

Cwand t' a des côps d' gueye, des côps d' pî,
Quand tu reçois des coups de gueule, des coups de pied,
Tchén d' corote, ti vous hagnî.
Chien de rue, tu veux mordre.
Tchén d' corote, tchén d' corote.
Chien de rue, Chien de rue,
Vén, nos rotrans nos deus,
Viens, nous cheminerons tous les deux
Mågré les grandiveus,
Malgré les prétentieux.
Sont i firs, di leu tiesses, di leus cous,
Sont ils fiers, de leurs têtes, de leurs culs,
Et kécfeye minme, di leus pious.
Et parfois même de leurs poux.
Sereut ç' di loukî l' comedeye,
Serait-ce de regarder cette comédie
Ki t' as les ouys mirocoleye ?
Que tu as les yeux tristes ?
K' on soeye di raece ou bastårdé,
Qu'on soit de race ou bâtard,
Tot l' monde n' a-t i nén l' droet d' viker?
Tout le monde n'a-t-il pas le droit de vivre ?

Tchén d' corote, tchén d' corote.
Chien de rue, Chien de rue.
Vén chal, rote avou mi,
Viens ici, chemine avec moi,
Dji t' ravize, a çk' on dit.
Je te ressemble, à ce qu'on dit.
Tchén d' corote, nos hawrans tos les deus,
Nous irons tous les deux,
Nos serans moens peneus.
Nous serons moins penauds.
Tchén d' corote, tos les nos frans-st ene blameye,
Chien de rue, tous les nôtres feront une flambée 
Po restchåfer nosse vicåreye.
Pour réchauffer notre existence.
Et nos tchantrans, cwite a fé ploure,
Et nous chanterons, quitte à faire pleuvoir,
Tchén d' corote, ene tchanson d' amour.
Chien de rue, une chanson d'amour.
Tchén d' corote, Tchén d' corooooote...
Chien de rue, Chien de rue...

Grand merci à Marie-José Mottet et Jean-Marie Heselmans ("Cabaret Georges Fassotte") et Guy Harmel ("Les Six Cordes") pour leur collaboration !

Retour au blog Cliquez ici pour recevoir chaque mois une liste des nouveaux articles de ce blog. Vous pouvez être prévenu/e de chaque parution en cliquant "Messages (Atom)" tout en bas de la page d'accueil. Mots-clef :

Aucun commentaire: