jeudi 25 février 2010

Najlae, 19 ans, battue ... et expulsée (Pétition et Vidéo)


Cela paraît tellement énorme qu'on se dit d'abord : ce doit être un hoax, un mauvais canular. Mais France 3, Libération et Le Monde reprennent l'info, qui est parfaitement authentique. Une jeune fille battue, qui s'est adressée aux forces de l'ordre, s'est retrouvée expulsée de France.

Najlae a quitté son pays, le Maroc, quand elle avait 14 ans. Elle voulait échapper à un mariage arrangé par son père. Elle avait trouvé en France un accueil, des amis, une scolarité, des études qu'elle menait avec sérieux dans un lycée professionnel, près d’Orléans ("une élève qui donnait toute satisfaction", dit l'un de ses professeurs). Elle y avait trouvé aussi un frère, qui l'hébergeait quand elle n'était pas à l'internat, mais qui se montrait régulièrement violent envers elle. La dernière fois qu'elle a pris des coups, Najlae, maintenant âgée de 19 ans, s'est rendue à la gendarmerie.

La Suite De L'Article :

Mais là, la plaignante est devenue accusée, puis condamnée. Comme ses papiers n'étaient pas en règle, au lieu de trouver dans les gendarmes des défenseurs, la jeune fille a été mise en garde à vue. La préfecture du département du Loiret a ordonné son expulsion. Le lendemain, elle a été mise dans un avion, destination le Maroc. Pourtant, les autorités régionales / départementales n'avaient pas le droit de l'expulser ainsi : elle devait passer devant un tribunal, et l'on ne pouvait l'expulser avant que celui-ci se soit prononcé. Plus précisément, suivant la Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués, une organisation non gouvernementale qui accueille et défend les demandeurs d'asile et tous les migrants), la jeune fille avait reçu l'ordre de quitter le territoire après l'expiration de son visa. Elle avait déposé une demande d’aide juridictionnelle, pour pouvoir payer un avocat qui aurait déposé un recours sur lequel un tribunal aurait dû se prononcer. Tant qu'il n'y avait pas eu décision d'un tribunal, il ne pouvait y avoir expulsion.
Najlae a passé 24 heures dans la prison de Casablanca, a comparu au palais de justice puis a été libérée .

Mouvement De Soutien

En état de choc, l'étudiante a été recueillie par des membres du Réseau Education Sans Frontière (RESF). Elle déclare que c'est grâce aux preuves de soutien qui lui parviennent qu'elle parvient à tenir le coup. En effet, un mouvement se dessine pour exiger son retour, une manifestation est prévue le 6 mars à Château-Renard. Des mandataires Verts ou de gauche ont protesté. Le Collectif Orléanais des Droits des Femmes rappelle que l’année 2010 a été déclarée grande cause nationale dans la lutte contre les violences faites aux femmes, alors qu'il s’agit, en quelques mois, du quatrième cas de femme battue et menacée d’expulsion – ou expulsée - dans le Loiret. On rappelle la phrase de Nicolas Sarkozy : "À chaque femme martyrisée dans le monde je veux que la France offre sa protection, en lui offrant la possibilité de devenir française. », et une pétition est disponible en ligne, à l'adresse
http://unpeudetao.over-blog.com/ext/http://resf.info/P1445

Ci-dessous, un sujet consacré à l'affaire par France 3.

France 3- Orléans- L'expulsion de Najlae
envoyé par laissezlesgrandirici. - L'info video en direct.

La suite de l'affaire au 12 mars 2010


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Mots-clef : femmes battues, violence, expulsion, cimade, éducation sans frontière, loiret, France, Maroc

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